Cher.e.s Lecteur.ice.s,
On a des nouvelles à rattraper ces 15 derniers jours !
D’abord, nos derniers jours en Dominique :
Nous vous avions laissé à Mero Beach, où le temps s’était arrêté.
Après ce temps suspendu, nous avons finalement pris le parti (était-ce le bon choix?) de revenir dans le monde réel…
Nous avons navigué 10 Miles (une paille) de plus pour arriver à Portsmouth, ville au Nord de la Dominique.
C’est d’ici que l’on peut remonter l’Indian River, nommée ainsi car jusqu’à l’ouragan David en 1979, vivaient sur ses berges les derniers Kalinagos des Caraïbes. Il se sont depuis réfugiés dans une réserve sur la côte atlantique, que nous n’avons pas pu visiter, à regret, mais il faut parfois faire des choix.
Prendre un guide est obligatoire, mais on y apprécie le calme car aucun moteur n’y est autorisé. Jean le commandant du « Bounty », une petite barque de pêche en bois (du même type que celles qu’on appelle les « sapinous » par chez nous) a donc ramé pour nous le long de cette rivière dans la mangrove tout en nous décrivant la faune, la flore, quelques faits historiques et en décrivant les dégâts qu’a fait l’ouragan David qui a dévasté une belle partie de l’île en 1979.
Le soir même, nous sommes allés au BBQ organisé par PAIS, l’association locale, grâce à laquelle se développent le tourisme nautique et l’activité du lieu.
Punch à volonté, thon et poulet grillés au menu ! Ce fût une soirée très chouette durant laquelle nous avons rencontré une autre très sympathique famille en voyage avec leur deux enfants, différents autres voyageurs en escale mais aussi quelques Dominiquais dont Daniel avec qui nous avons échangé des heures durant.
Après ces 2 semaines incroyables en Dominique, notre programme nous dirigeait plus au nord, à la découverte de la Guadeloupe et c’est ici que nos chemins se sont séparés avec nos comparses de longue date du bateau Caracole. Les lecteurs les plus attentifs se souviendront que nous nous étions plus ou moins suivis depuis Lanzarote et notre arrivée aux Canaries. Autant dire que cela n’a pas été une mince affaire pour Nina de quitter son amie Ellana et, pour nous aussi, cette séparation a suscité nombre d’émotions.
L’étape suivante était donc Marie Galante, bonne 1ère escale pour reprendre contact avec la France, avant la Guadeloupe. C’est donc après une navigation dans des conditions plutôt favorables, durant laquelle Nina a quand même été malade, allongée dans le cockpit tel un petit animal blessé, roulé dans une couverture sur le bord gité, que nous arrivâmes au large de la belle Marie Galante.
Marie Galante, ce n’est pas tout à fait le même style que la Dominique, mais on peut dire qu’ici aussi le temps est suspendu. Tout est lent, tout est cool, tout est très (trop !!) calme et dès lors que l’on fait 500 mètres à l’extérieur des petits bourgs on se sent vraiment à la campagne 😉
C’est le dernier lieu où sont encore utilisés les bœufs tirants les charrues dans les champs, la dernière île ou exercent encore des charrons pour faire les roues de fameuses charrues… autant vous dire que parfois l’on se sent vraiment à une autre époque !
Nous avons profité d’un concert de jazz et biguines live (notre premier dans les caraïbes, enfin!), chez Henri (ça aussi ça ne s’invente pas), que nous avons élu comme notre bar de fin d’après midi, les pieds dans l’eau.
C’est là que nous avons rencontré Amélie, serveuse pour quelques jours et boat-stopeuse (destination finale : Nouvelle Zélande !), que nous ramènerons en Guadeloupe en fin de semaine.
Nous avons fait le tour de l’île : Visite d’habitations, de distilleries (ici leur rhum blanc de base sort à 59°), et de plages et joyaux locaux (Gueule Grand Gouffre notamment).
Nous avons aussi rencontré Pierre, et son atelier Indigo.
En effet il semblerait qu’à l’époque de Louis XIV, la plante indigo fut importée sur l’île et que la production du pigment bleu à partir de celle-ci eut son heure de gloire.
Sur les traces de sa prédécesseure Anne, Pierre organise chez lui un petit atelier durant lequel il retrace l’histoire de l’indigo à Marie Galante, et nous fait réaliser quelques teintures. Ainsi, nous avons passé la matinée à découvrir comment teindre le tissu et a faire des expériences diverses et variées, en trempant nos tissus dans différents seaux !
Tout ça dans un cadre splendide, au bord de l’eau turquoise.





Notre semaine à Marie Galante est aussi l’occasion de 2 rencontres de bateaux copains, toujours grâce à Nina, à l’affût de tout enfant pointant à l’horizon : « Là bas maman, y’a des enfants sur ce bateau, on va les voir ? Viens on nage jusqu’à eux ». Ca fait un peu « forceur » vu d’ici, mais c’est assez efficace et généralement c’est plutôt bien perçu, tant par les parents que par les enfants 😉
Après une douce semaine, nous reprenons la mer, accompagnés d’Amélie donc (pour ceux qui suivent), jusqu’à l’îlet Gosier, au Sud de Grande Terre en Guadeloupe, et cette fois, pour la première fois du voyage, une navigation avec un peu de houle durant laquelle Nina n’est pas malade, durant laquelle nous croisons une beau groupe de grands dauphins locaux qui jouent dans le sillage de Rocinante, globalement de très beaux moments.
On nous a plusieurs fois dit que Grande Terre avait moins d’intérêt que Basse Terre, nous décidons donc d’explorer les 2-3 lieux à voir sur Grande Terre à partir de notre mouillage avant de partir plus au Sud.
En bus, (plus exactement en 4 bus), nous allons jusqu’à la pointe des châteaux, extrémité Est de l’île.





Le surlendemain de notre arrivée, nous retrouvons Myrddin, bateau copain de Marie Galante, et nous partons tous ensemble randonner à Petit Canal, sur les traces d’une ancienne usine, étonnant paysage sauvage nous faisant longer la mangrove et ponctué de vestiges industriels. Sur le retour, balade en pleine campagne, entre des champs de canne à sucre et des prairies où paissent d’imposants bœufs parfois un peu furax de nous voir passer pas loin (on a eu quelques sueurs froides), mais aussi, c’est assez rare pour le noter, un champs de melon ! Ainsi que les vestiges d’anciens moulins où la nature luxuriante reprend ses droits.
Nous y croisons les fameux figuiers maudits, arbre vorace qui dévore tout sur son passage !
Nous attendons un invité surprise le 15 Avril, pour son arrivée nous allons passer quelques jours à la Marina de Point à Pitre.
Cela fait des mois que nous n’avons pas été dans une Marina, et tout l’équipage a plutôt hâte de ces quelques jours : douches à volonté aux sanitaires, un bateau immobile la nuit, un accès à la terre direct, sans se mouiller dans une annexe, et la possibilité de faire un GROS ménage de Rocinante, sortir les coussins, aspirer, lustrer, aérer, nettoyer le pont à l’eau douce !
Tout cela aussi parce que nous attendons des visites d’inconnus sur le bateau car, comme on le laissait présager dans les précédents articles et même si c’est encore très difficile pour nous à certains endroits : notre Rocinante est en vente… Et plusieurs potentiels acquéreurs semblent bien pressés de venir à sa rencontre. Quel que soit l’aboutissement, le voyage n’est pas fini pour nous ! Mais il va prendre une autre tournure dans les prochaines semaines (teasing…).
La proximité sur le ponton, nous a aussi permis de rencontrer un autre bateau copain, pour qui le voyage de 6 mois se termine dans la semaine et avec qui nous avons fait un apéro bien sympathique durant lequel nous avons pu échanger encore des bons plans pour la suite des aventures.
Nous avons, entre deux sessions « aspirateur et brosse de pont », profité d’être très proche de la ville pour faire l’activité culture de Guadeloupe : Le Memorial ACTe qui retrace l’histoire de l’Esclavage et des esclavages.
Très intéressant, c’est un super musée qui nous a beaucoup plu et même parfois ému. Le contenu est assez exceptionnel, très riche, le tout dans un bâtiment flambant neuf où la clim marche à plein régime (on a fini par avoir froid) nous avons particulièrement apprécié l’exposition permanente et sa muséographie progressive et assez immersive. C’était peut être un peu long pour Nina qui, du haut de ses dix ans, a quand même tenu jusqu’au bout et posé de nombreuses questions pertinentes.






Retour à la nature après ce moment culturel, nous avons fait tous les trois une petite escapade vers la « cascade du Bras du Fort », très sympathique, une trentaine de minutes de marche sur des sentiers dans une jungle pas très dense mais à l’abri du soleil et des fortes chaleurs, puis quelques minutes les pieds dans l’eau dans la rivière, nous arrivons enfin à la belle cascade où nous pouvons nous baigner dans l’eau douce en jouant dans les flux et reflux d’eau et où Nina aura presque réussi son premier plongeon (la tête en avant) !!!
Prochaine étape : Les Saintes, avec notre équipier mystère et des infos sur la vente du bateau….!
A vite.

Les Romanibaz
Haha je sais qui est l’invité mystère (si cest bien celui auquel je pense) les paysages Sony dingue !
Plus je vous lis, plus je me dis que vous allez avoir du mal à continuer de voyager après tous ces moments magiques et ces magnifiques paysages!
Bon courage pour la vente du Roci…
Et bon anniversaire le Baz! Ça va fleurer bon le rhum ce soir 😁
Quelle aventure !
On vous suit de loin, c’est super tout ça. Pensée spéciale pour toi aujourd’hui mon couz, joyeux anniversaire !
Bises
Salut les cousins. Après ces magnifiques moments, dans ces endroits féeriques et loin de la tension ici, je comprends que les premiers pas vers la vente de votre compagnon soit un crève-coeur. Profitez à fond, pour tout garder dans votre coeur ces moments et mieux magiques. La bise
Ca fait du bien de voir que des lieux encore un peu « hors du temps » existent ; et en plus c’est magnifique cette nature luxuriante.
La prochaine vente de Rocinante remue et c’est normal ; il était un membre à part entière de l’aventure ; d’ailleurs si le nom du blog commence par RO ce n’est pas pour rien.
Mais il reste encore de belle choses à faire tous les 4 ; donc restez à fond au rythme ralenti des Antilles.
Heu ? C’est bientôt mon anniv’ aussi ;))