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Ceux qui ont suivi notre préparation à ce voyage vont avoir du mal à nous croire si on aborde le sujet du moteur….

Ah le moteur!

Pourtant on fait du voilier nous direz-vous! En effet, et pourtant sans moteur sur notre voilier, pas de voyage. Il reste un élément de sécurité indispensable aux entrées et sorties de port, aux jours sans vent et à ceux où il y en a trop.

Et celui du Rocinante, depuis plusieurs années, nous cause bien du souci (et beaucoup d’argent !). Il est d’occasion, vieillissant, et nous avons cessé de chercher les raisons pour lesquelles lui et notre voilier ne font pas bon ménage mais décidément, quand ça veut pas, ça veut pas….

Mercredi 2 Octobre dernier, le pont rangé, les matelots bien reposés et les amarres prêtes à être larguées, le moteur a refusé de démarrer.

On fait venir un mécano, le moteur est serré, on vous épargne les détails.

On pourrait… On pourrait encore le faire réparer, changer des vieilles pièces par des neuves, on pourrait encore le disséquer et lui dire des mots doux. Mais en un regard, on est d’accord pour se dire que ça suffit.

Trop de stress, trop de navigations crispées dans l’attente de savoir s’il va démarrer pour la manœuvre de port, trop de trajets à vérifier l’huile, le liquide de refroidissement, la surchauffe, les fuites et les faux contacts, trop de temps passé pliés en quatre dans le compartiment moteur pour resserrer une vis, un serflex, trouver l’origine d’un bruit nouveau ou d’une micro-fuite d’huile….

Ca suffit l’acharnement thérapeutique : on le balance et on en achète un neuf.

C’est ça ou le voyage est annulé.

Nous avons donc pris cette décision qui n’est pas sans conséquences… D’abord financièrement, on explose clairement notre budget, et il faudra peut-être réfléchir à comment remplir la caisse de bord pour la 2ème partie de notre voyage; ensuite sur le plan temporel : on espérait ne pas avoir froid cette année, et être au Sud avant l’automne. Ce ne sera pas le cas.

Malgré tout on prend les choses du bon côté, on se dit qu’on perd du temps maintenant pour gagner en sérénité ensuite. Nous envisageons sitôt notre monture remise en forme, de faire de longues navigations pour rejoindre les Canaries au plus vite (appel aux amateurs, nous recherchons des matelots pour la fin du mois!). Avec un moteur tout neuf, on pourra se permettre de longues navigations ennuyeuses au moteur si le vent n’est pas au rendez-vous, pour sortir de la Méditerranée!

En attendant on s’occupe !

On commence à connaître l’Escala comme notre poche. Nous avons fait une ballade jusqu’à la magnifique Cala Montgo, nous avons loué des vélos pour aller visiter les ruines greco-romaines d’Empurias, fait des sessions cerf-volants, et sollicité notre petit mousse en l’envoyant décoincer des drisses dans le mât ! Et même si parfois on tourne un peu en rond (Nous avons même repris le footing… c’est dire ! ), les échanges avec les ateliers mécaniques et les fournisseurs, les négociations parfois nébuleuses avec les artisans locaux portent au moins la vertu de faire progresser notre espagnol de manière convaincante.

On vous tient au courant quand on aura un moteur tout neuf!

A vite.

Les Romanibaz