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Cher.e.s Lecteur.ice.s,

Nous vous avions laissé aux Tobago Cays, petit paradis où nous avons passé 3 jours magiques dont nous sommes revenus, un peu à contre coeur, et nous écrivons (toujours à 4 mains) cet article depuis la Martinique, où nous passons tranquillement les quelques jours qui suivent le fameux carnaval avant de reprendre nos aventures cette fois plus au nord…

Mais trêve de teasing, il nous faut respecter, un minimum, la chronologie des faits.

Après les Tobago Cays donc, notre remontée des îles Grenadines et notre passage à Sainte Lucie fût à nouveau l’occasion de vivre de nombreuses belles expériences.

C’est au matin de l’anniversaire de la Capitaine que Rocinante et nous autres avons repris notre route en direction de l’île de Bequia (qui se prononce « békoué »).

L’équipage ayant décidé de faire l’impasse – quand il y a des avions a prendre pour nos équipiers temporaires et des p’tis mouss’ à récupérer il est nécessaire de faire des choix – sur l’île Moustique.

C’est une île quasi-intégralement constituée de résidences de milliardaires, (Mick Jagger notamment y possède une maison) dont le seul intérêt, mais non des moindres, réside dans le « Basil’s Bar » (ça ne s’invente pas) un bar restaurant mythique qui semble incontournable (c’est ce que nous avons lu et ce que beaucoup nous ont dit) pour tout navigateur passant dans la région. Alors nous nourrirons très certainement des regrets de ne pas y avoir été, en plus cela aurait parfaitement collé avec l’anniversaire de Malina. Mais : rencontrer les autochtones d’une île de milliardaires c’est pas vraiment notre truc, les taxes demandées pour poser l’ancre devant l’île et les prix pratiqués par le restaurant en question nous ont convaincus que s’y arrêter eut été superfétatoire et trop dispendieux pour notre budget… Aussi d’aucuns ont dû, à regret, ranger au vestiaire leur délire « d’égo patronymiques ».

La navigation d’une vingtaine de miles nautiques entre les Tobago Cays et Bequia fût pour nous l’une des plus belles et meilleures navigations dans le secteur. La beauté des îles et îlots, la quiétude des eaux sur la côte caraïbe, les nombreux autres bateaux navigants autour de nous, le vent constant (et sans rafales pour une fois) n’y sont pas étrangers. Nous avons même fini par nous dire que les navigations de maximum 20/25 miles, c’est ça qu’on voulait faire désormais.

Bref, le Rocinante nous amène dans le mouillage de la « Princess Margaret Bay» en tout début d’après midi. Cela nous a donné le loisir de faire quelques sessions de Palme Masque Tuba pour observer encore des tortues, de nombreux poissons tropicaux et même d’apercevoir un petit requin dormeur qui passait par là. Nous avons également pu nous rendre à terre pour visiter la ville et faire les formalités de sortie (les « customs ») des îles dépendant de Saint Vincent et les Grenadines dont nous quitterons le territoire le lendemain en direction de Sainte Lucie.

Petit point « Customs », une nouvelle découverte pour nous !

En effet, les différentes îles des grenadines dépendent de deux pays différents pays, Granada pour les îles les plus au sud, et notamment le Carriacou où nous étions au chantier et Saint-Vincent-et-les Grenadines pour les îles les plus au nord. A chaque changement de pays nous devons déclarer nos entrées et sorties du territoire.

Il faut donc prendre l’habitude d’anticiper nos horaires d’arrivée ainsi que nos escales et prévoir du temps (« il faut patienter Madame » – bis) et un peu d’argent de frais de douanes pour ces démarches administratives.

On s’est parfois cru, notamment au Carriacou, dans la maison des fous des 12 travaux d’Astérix : il a fallu d’abord se rendre au bureau de l’immigration pour ensuite retourner à l’autre bout de la ville pour le bureau des Douanes, puis retourner au centre de l’île pour régler les droits de douanes.

4 bureaux plus tard, avoir enfin tous les papiers qui font que nous sommes en règle. Et cela à chaque arrivée et à chaque départ…

Néanmoins chaque passage est synonyme de jolis tampons exotiques sur les passeports, et ça, ça rend l’équipage heureux à chaque fois 😉

Customs finalisés donc, nous avons le temps d’une après-midi pour déambuler dans la petite ville de Port Elisabeth, ville principale de Bequia. Nous y apprécions encore beaucoup l’ambiance, et nous fêtons l’anniversaire de Malina dans un restaurant typique de cuisine caribéenne le « Fernando’s Hideaway », un cadre sympathique et une cuisine locale plutôt bien maîtrisée, mais nous regrettons le manque d’ambiance pour une soirée d’anniversaire, nous étions – avec un autre couple – les seuls clients ce soir là.

Béquia reste une de nos escales préférées de ce retour, la ville de « Port Elizabeth » est charmante, authentique et assez animée. Et bien que la pauvreté des habitants, notamment des nombreux réfugiés en provenances des îles plus au sud ayant fui les dégâts causés par l’ouragan Beryl, y soit palpable, la symbiose entre les locaux et les touristes prend bien et tous semblent y mener une vie paisible où l’ambiance « Rastafari à la cool » bat son plein.

Le lendemain encore un départ à l’aube car nous visons les Pitons situés au sud de l’île de Sainte Lucie, devant lesquels nous étions passé à l’aller sans nous arrêter. L’escale nous a été conseillée par Paul un jeune Skipper croisé aux Tobago Cays, qui nous a donné un contact sur place.

Nous sommes donc accueillis par John, c’est comme ça que ça fonctionne : le contact whatsapp d’un local, qui en échange de son aide pour notre arrivée, nous propose une excursion ou un service pendant notre séjour.

Nous prenons une bouée entre les 2 pitons, et la vue est impressionnante (nous allons aussi découvrir, la nuit qui suit, les importantes accélérations du vent entre les deux pitons et trouverons une bouée davantage protégée dans la baie « Malgré Toute » plus proche de la ville de Souffrière pour la nuit du lendemain).

Rendez-vous est pris pour le lendemain 8h30 : belle excursion prévue pour la journée.

Au programme : visite du seul volcan encore en activité aux petites Antilles, celui de la Souffrière (qui comme son nom l’indique, crache du souffre que l’on voit bouillir), bains de boue dans les eaux pleines du fameux souffre qui descendent du volcan, cascades d’eau douce et naturellement chaudes et visite du jardin botanique.

John nous a donc confié à Nano, un « guide local » qui conduit un petit van Toyota rouge dans lequel il nous trimballe partout et il est fier de parler un français plutôt convaincant pour les phrases de base à touristes et qui n’est pas avare, dès qu’on le questionne, d’anecdotes (en anglais cette fois) sur l’histoire de l’île, de la ville de la Souffriere où il est né et a grandi, de partages d’un peu de sa vie ici bas avec nous et de ses rêves de visiter l’Amérique du nord et l’Europe.

Nous avons passé de superbes moments à la Souffrière et pas vraiment ressenti l’insécurité dont nous avions entendu parler.

Le dimanche, il est déjà tant de « rentrer » en Martinique, car notre équipier Pioli a un avion à prendre et nous, nous devons récupérer Nina qui rentre de son mois de vacances au Brésil avec son papa.

Une grosse navigation, un peu plus de 50 Miles Nautiques nous mène vers une halte déjà connue (mais toujours aussi agréable) aux Anses d’Arlet pour une nuit, et hop, nous voilà à l’Anse Madame, au pied de Schoelcher, où nous retrouvons Jean (en terrien) et Caracole (au mouillage).

C’est l’heure des adieux à notre équipier de 2 semaines : ce fut un plaisir de t’accueillir à bord Pioli !

Pas le temps de respirer après une après midi à l’aéroport où nous déposons Piolo et récupérons Nina : Carnaval ! Car oui, ce sont les jours Gras ici en Martinique.

Alors, on nous l’avait dit : c’est… intense et très dénudé (et même parfois lubrique) ! Disons qu’on a fait le plein de paire de fesses, de seins, de torses musclés et évidemment de bains de foules car le carnaval et ses « vidés » drainent énormément de monde dans les rues de Fort de France, beaucoup de musique (pas autant de groupe « live » qu’espéré mais beaucoup (trop!) de chars avec des grosses sonos). 🎭

Et nous y voilà, nous sommes actuellement toujours au mouillage d’anse Madame devant le bourg de Schoelcher, ce qui nous permet de compléter notre exploration de la Martinique et de découvrir, entre autres, un site mémorial sur l’histoire de l’esclavage, des jardins botaniques luxuriants et de nouvelles cascades et lieux de baignade en eau douce.

Départ pour la Dominique prévu en fin de semaine.

A vite.

Les Romanibaz.