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Nous y sommes !! Voilà maintenant 10 jours que nous sommes arrivés en Martinique et nous tentons de nous remettre de toutes les émotions et des efforts consentis pour en arriver là !

Après avoir pris une bouée au Marin, sabré le champagne non sans une forme d’émotion, c’était la dernière bouteille refilée par Henri à Bazile, partagé un restaurant – et même si nous ne recommanderions pas vraiment les restaurants du front de mer du Marin dont les saveurs n’arrivaient pas à la cheville de la plupart de nos petits plats de transat (et on évoque même pas de la présentation des plats… à bord nous avions Eric qui mettait un point d’honneur à intégrer une forme d’esthétisme même aux plats les plus simples) – se faire servir à table sans roulis, boire un verre de vin, une bière pression, ou encore un des fameux planteurs dont ces îliens ont le secret étaient plus que bienvenus et, nous le pensons sincèrement : bien mérités !

Dans les jours qui ont suivis, nous avons débarqué nos deux formidables équipiers Eric et Romane, avec qui nous avons définitivement vécu une expérience mémorable et qui restera gravée dans nos cœurs (encore merci à tous les deux, vous avez été des équipiers fantastiques).

Après une journée entière de pluie (ce qui semble rare ici), nous avons, sans plus de transition, quitté momentanément la vie de marins pour reprendre des habitudes de terriens en installant nos affaires chez des amis (merci Jean et Sophie) qui habitent la Martinique depuis plusieurs années. Nous avons ainsi pu profiter de douches et d’eau courante sans restriction (Sans abus non plus hein !!! Ces quelques mois de mer ne nous ont pas fait oublier que l’eau est un bien commun qu’il faut préserver (coucou la Régie !)), de serviettes de toilettes non salées, d’horaires raisonnables, de nuits entières sans réveil, d’un vrai lit avec des draps qui sentent la lessive propre, d’un toit au dessus de sa tête, … (on ne vous les fait pas tous, mais vous avez compris le principe).

C’était aussi l’occasion de nous confronter à nouveau avec la vie et le rythme d’une famille ancrée dans la vie active (le monde réel) avec deux enfants de 3 et 5 ans et de reprendre (même si c’était court) un rythme et certaines habitudes que nous avons quittées depuis plusieurs mois.

Sans transition encore, nous avons récupéré notre p’ti Mouss Nina, et dès le « jet lag » passé, regagné la vie de « ponton » sur Rocinante depuis notre bouée au Marin, où arrivaient (quelques heures seulement après l’atterrissage de Nina) nos copains du bateau Caracole et surtout Elana dont les retrouvailles avec Nina après plus d’un mois étaient particulièrement attendues de part et d’autres.

Nous avons ainsi passé deux jours dans la baie du Marin le temps de continuer de réaliser où nous étions et de tenter de reposer nos corps et nos esprits toujours fatigués. Cela nous a permis d’initier quelques démarches pour des réparations nécessaires sur le bateau et… comme prévu : les prix sont exorbitants ici en Martinique ! Nous allons donc réfléchir à des alternatives, notamment sur des îles plus au sud, où les tarifs pratiqués semblent plus en adéquation avec les moyens du bord qui fondent comme… les glaces en Martinique.

Après ces deux jours, nous avons regagné le confort et l’hospitalité offerte par Jean et Sophie et leur magnifique maison en hauteur bordée d’un jardin verdoyant avec vue sur la mer et des couchers de soleil à couper le souffle. C’était l’occasion de faire se rencontrer les enfants et de passer quelques temps calmes avec nos amis.

Sur leurs conseils, et grâce au prêt temporaire d’un véhicule (encore merci Gaby pour ça, pour les planteurs, les soupes, la simplicité, la bonne humeur et cette forme de caractère Martiniquo-Marseillais qui ne manque pas de piquant), nous avons visité nos premières plages de cocotiers paradisiaques du Sud de l’île : la Plage des Salines et l’îlet Chevalier (en face de l’Anse Michel).

Pour s’y rendre, il faut prendre une petite navette en bateau moteur dont les horaires sont plutôt aléatoires et les prix un peu élevés compte tenu de la faible distance à parcourir, mais c’est le seul moyen d’y accéder. Nous commençons aussi à nous habituer (il faut dire que c’est dur à intégrer pour Malina) à entendre régulièrement une phrase : « Ah !!! Mais, il faut patienter, Madame ! ».

Le week-end dernier, nous quittons Le Marin avec Rocinante pour découvrir les Anses d’Arlet et Anse Noire, toujours accompagnés de Jean, Sophie, leurs enfants, et en escadrille avec Caracole. Cette petite navigation nous fait sortir de la baie de Sainte-Anne et passer à proximité du fameux et magnifique rocher du Diamant.

Ici la météo est assez stable : ça souffle d’Est Nord Est autour de 15-20nds de vent permanent, avec quand même des effets de sites à ne pas négliger en fonction du relief, mais également, on nous a bien prévenu, de grosses accélérations dans les « canaux » entre les îles. Mais grosso modo on se pose beaucoup moins de questions qu’en Méditerranée avant de prendre la mer !

Nous avons mouillé dans 3 Anses durant le week-end : Anse Noire, Petite Anse et Grande Anse d’Arlet.

Nous passons nos journées dans l’eau, avec palme, masque, tuba (le fameux PMT) : nous découvrons avec émerveillements aquariums naturels sur aquariums naturels, des grottes sous marines dignes de pirates des caraïbes. Nous nageons avec des tortues ou au milieu de centaines de sergents majors, croisons quelques demoiselles, un ou deux poissons lions, d’énormes étoiles de mers, des dizaines de perroquets et de nombreux autres poissons dont nous n’avons pas encore retenu les noms.

Et là, ça devient décevant pour vous chers lecteurices : nous n’avons rien pour prendre des photos sous marines, aussi il va être compliqué pour nous de vous transmettre l’émotion que l’on a ressenti lors de ses premières ballades en snorkelling. (à défaut, vous pouvez googler les noms de poissons 😉 Mais la richesse des fonds, de la faune et de la flore sous-marine est vertigineuse et vraiment exceptionnelle !!

Après avoir renvoyé notre petit Mouss vers la Guyane, où son papa et d’autres aventures l’attendent (et notamment un passage au Brésil), nous sommes actuellement au mouillage à Anse Madame, au pied du bourg de Shoelcher (ce petit Bourg tient son nom de Victor Schoelcher l’un des artisans les plus fervents de l’abolition de l’esclavage), et nous nous accordons quelques jours de farniente ponctué de menus travaux d’entretiens du bateau.

Nous sommes agréablement surpris par le climat : nous nous attendions à souffrir beaucoup plus de la chaleur et des moustiques, mais jusqu’ici, à part des grains quotidiens (et leurs lots de pluie et de vent), la température est autour de 28° avec de l’air et un petit vent permanent qui rend le tout bien agréable et tout à fait supportable.

En revanche, (que nos amis martiniquais ne se formalisent pas, ce sont juste des observations rapides), nous sommes un peu déçus de l’ambiance. Nous trouvons que l’accueil réservé à nous autres hexagonaux (les îliens d’ici ne disent plus « métropole » , mais « hexagone ») est globalement peu chaleureux et, à l’exception de quelques belles rencontres (encore merci Gaby), on ne s’est jamais senti vraiment les bienvenus.

Ceci expliquant peut être cela, avec seulement 10 jours de recul, c’est avec une réelle stupéfaction que nous avons déjà pu observer les stigmates d’une pauvreté galopante et, globalement, constater qu’une partie non négligeable de la population souffre réellement de la « vie chère », de la défaillance de certains services publics (notamment l’accès aux soins) dont les agents locaux font ce qu’ils peuvent mais sont abandonnés faute de moyens fournis par leurs autorités centrales « hexagonales », et d’une importante (en tous cas très visible dès que l’on sort des chemins touristiques) population victime des ravages du trafic de drogue.

A notre programme pour la suite, les randonnées dans les terres et leurs cascades, leurs points de vue imprenables qui nous ont été bien vendues par les connaisseurs ; une petite infidélité à notre vaillant Rocinante durant un week-end pour explorer les Anses du nord de l’île sur le catamaran d’un ami ; tenter d’assister à l’une des nombreuses cérémonies de répétition avant le carnaval (qui aura lieu ici la semaine du 3 Mars et que l’on risque de rater).

Tout cela avec en tête l’ambition d’entrer en contact plus étroit avec des locaux pour changer d’avis sur l’accueil et l’ambiance de l’île.

On vous tient au courant !

A vite.

Les Romanibaz.